Plan d’eau

C’est sur un plan d’eau exceptionnel que nous pouvons pratiquer l’aviron,
de Seneffe à Ronquières soit 20km aller-retour ou de Seneffe à Viesville, soit 27 km aller-retour


Les distances au départ de la Marlette

1er pont1 km
2ème pont2 km
Pont après l’Y32,7 km
Câble3,9 km
Pont autoroute4,6 km
Pont avant porte5 km
Porte5,5 km
Pont Petrofina5,9 km
Avant dernier pont6,5 km
Petit bois7 km
Dernier pont8 km
Ronquières10 km

Les distances au départ de la Marlette

1er pont1,8 km
Câbles sous-marins2,9 km
2ème pont4,75 km
3ème pont8,1km
4ème pont8,8 km
5ème pont9,5 km
6ème pont10,8 km
7ème pont11,1 km
Câble aérien sortie virage12,1 km
Viesville13,9 km

Histoire d’un canal …Le canal sur lequel nous entretenons nos rêves d’exploits sportifs et notre santé, sous le signe de l’amitié.

Le canal de Charleroi à Bruxelles.

Ma curiosité pour cette œuvre du génie civil belge est née au cours de promenades à pieds ou à vélo lorsque nous ne pouvions pas ramer pour diverses raisons. Curiosité aiguillonnée également par la rencontre d’un passionné de la région de Seneffe et devenu mon documentaliste d’un jour : Monsieur José Buchet.
La passion est une maladie très contagieuse ! Soyez prudent.

Le but général de la création de ce canal, dans un premier temps, est de faciliter le développement commercial de l’industrie charbonnière hennuyère vers Bruxelles. Dans un second temps, d’établir au sud du pays une liaison fluviale transversale entre les bassins de l’Escaut et de la Meuse.
Jusque 1832, en Belgique, les communications par voies d’eau étaient naturellement coupées verticalement en deux régions : L’Est & L’Ouest du pays. Pour se rendre de Charleroi à Bruxelles en péniche il fallait emprunter la Sambre, la Meuse jusqu’à la mer du Nord en traversant la Hollande, rentrer dans l’embouchure de l’Escaut jusque Anvers et remonter le cours de la Senne jusque Bruxelles !

Carte simplifiée des voies d’eau naturelles.

Le premier projet d’une voie d’eau entre Bruxelles et Charleroi est évoqué sous le règne de Philippe le bon, duc de Bourgogne, par un édit du 19 sept 1436 autorisant la capitale à redresser et à approfondir la Senne, d’y placer des écluses pour faciliter la navigation jusque Halle et desservir les cités hennuyères.

Durant les XV°, XVI°, et XVII° siècles, sous les gouvernements espagnol et autrichien, de nombreux projets seront édifiés pour désenclaver le Hainaut et favoriser l’essor économique de la capitale.
Le 7 novembre 1531, Charles-Quint accorde aux édiles de Bruxelles l’autorisation de construire un canal entre la capitale et la Sambre. Son fils Philippe II renforce cette idée en ouvrant le 11 octobre 1561 le canal de Willebroek entre Bruxelles et le Rupel.
1570, 1648, 1656, 1660, 1669, 1692, 1695, 1698, 1730, 1750, 1789 sont autant de dates de projets avortés pour de multiples raisons : conflits d’intérêts régionaux, manque de compétences et de moyens techniques pour entreprendre un ouvrage de cette taille, relevés topographiques approximatifs, cartes géographiques (militaires) sans relief et peu fiables jusqu’à 1774.

Entre1801 et 1803 un avant-projet est établi, on étudie le terrain ainsi que les disponibilités en eau d’alimentation des écluses. Le tracé entre la Sambre et la Senne passant par la crête de partage au lieu-dit Bête Refaite* est décidé (juste au-dessus du pont du Blocus, face à l’ADEPS).
Pont-à-Celles, Seneffe, Arquennes, Ronquières, Tubize et Halle sont les principales localités traversées soit en tranchée soit en souterrain. Mais la guerre vient faire obstacle aux vue de Bonaparte.

  • « Bête Refaite » vient de ce que les diligences qui reliaient Courcelles à Nivelles franchissaient la crête de partage à cet endroit : arrivées au sommet, les bêtes, éreintées, y jouissaient d’un temps de repos mérité, et, bientôt un estaminet s’installait au bord du chemin procurant un lieu d’étape aux cochers et aux voyageurs.

Le congrès de 1815 à Vienne scelle le sort de la Belgique cédée à la Hollande. Le projet et arrêté.
Il faut attendre le 7 mars 1823, date à laquelle le gouvernement des Pays Bas charge l’ingénieur Jean-Baptiste Vifquain – après moult autres propositions ! – de reprendre le projet de 1803 avec les modifications nécessaires imposées par le grand développement économique et industriel du Centre.

La dernière étude de rentabilité s’arrête sur le tracé d’un canal de moyenne section de cette époque, c’est à dire à 70 tonnes, tablant sur des transports à petites distances, entre Charleroi
Mechelen, Leuven, Diest, Termonde et Anvers.

Caractéristiques principales de ce 1er canal : parcours =74.200 km ; largeur = 6m au plafond (maxi du niveau d’eau) et dans le souterrain de Bête Refaite = 3.20 m ; hauteur et largeur aux ponts = 3 m et 2.70 m ( !) profondeur aux écluses = 2 m ; nombre d’écluses = 55!
Ces quelques notes méritent d’être citées pour mieux mesurer l’écart avec celles du canal d’aujourd’hui.

En comparaison :

Je glisse sur les détails très intéressants de recherche du meilleur tracé, de jaugeages des cours d’eau disponible, de rentabilité, de choix de gabarit, de mise en adjudication pour parler en quelques mots des premières péniches qui navigueront sur ce canal. Je veux dire le Sabot ou Baquet de Charleroi, conçu par ce même ingénieur spécialement pour ce canal. A l’origine il en fit construire 400 en bois
Le baquet était de forme presque entièrement parallélépipédique : proue et poupe verticales et droites, fond plat. Cotes : 19.50 m de long, 2.60 m de large, dimensions calibrées sur les écluses mesurant 19,80 m sur 2,70 m. Enfoncement à vide 35 à 40 cm et ; en charge, 1,80 m. Son port en lourd jaugeait 70 tonnes. Devant passer sous les ponts fixes ne présentant qu’une hauteur libre de 2,65 m à 3 m, le baquet ne comportait pas de cabine en saillie sur le pont :
son point culminant, lorsque le mât était couché, était la poire placée sur la barre du gouvernail. D’un mètre de long, celui-ci pouvait être rabattu contre la face arrière du bateau pour la traversée des écluses. Il pouvait être allongé par un petit vantail manœuvré à l’aide d’une chaînette. Le batelier et sa famille vivaient en fait en plein air, certains avaient construit un paravent amovible sur l’arrière pont. Le logement arrière, qui servait en même temps de chambre à coucher, mesurait à peine 2,50 m sur 2 m. En 1900 le nombre de baquets dépassait les 1500 et leur coup avoisinait 2500 frs. Ces embarcations étaient hâlées par les femmes et les enfants ou par un cheval ou encore à certains endroits manœuvré à la gaffe.
De célèbres tableaux montrent mieux qu’un texte la scène.

Carte des voies d’eau naturelles et canaux de jonction.
…La terre est plus sillonnée de cours d’eau qu’on ne l’imagine en général. En bleu foncé :
notre canal

Des vestiges de la 1ère et 2e réalisation sont encore visibles le long du canal actuel (tunnel et tronçons de voies d’eau)

les différentes phases d’élargissement

1 – 1842 – Projet à 300 t entre Charleroi et Seneffe.

A peine 10 ans plus tard les industriels du bassin de Charleroi réclament à l’Etat belge devenu concessionnaire de ce canal oh combien rentable à cette époque, de l’élargir sur les 6 premiers biefs.
Charleroi veut commercer directement avec Paris et ses péniches quatre fois plus grandes. Ce projet aboutit en 1857.
1882 à 1890 – Les travaux sont exécutés de Charleroi à la crête de partage de Bête Refaite pour desservir notamment le bassin charbonnier du Piéton.

2 – 1879 – Projet à 300 t. entre Seneffe et Bruxelles.

Il est décidé de transformer le canal à 300 t sur tout son développement, ainsi que ses embranchements du Centre et sa jonction avec le canal Mons à Condé par la construction du canal du Centre.
Ce programme durera 54 ans avec les derniers travaux exécutés en aval de Clabecq en 1933 de par les réticences répétées des autorités publiques à en faire seules les frais.

  • 1882 / 1885 Traversée de la crête de partage par un nouveau tunnel dit de Godarville pour remplacer celui de Bête Refaite trop exigu quelques 400 m à côté – Le percement de ce tunnel de 1049 m est à lui seul un immense défit requérant ingéniosité et labeur provoqué par la perméabilité géologique du sous-sol. La méthode fera école dans le monde à cette époque.
  • 1884 / 1885 Glissements de terrain importants imprévus à la Fléchère (entre
    Charleroi et Godarville).
  • Constructions d’un pont tournant à Seneffe et Arquennes, d’un pont levant à
    Molenbeek.
  • 1892 début des travaux d’élargissement à 300 t vers le nord de la crête de partage, versant Senne.
  • 1897 Test d’électrification par système de trolleys cavaliers d’un matériel roulant de halage sur l’embranchement de Houdeng-Goegnies et vers Hal (canal encore à 70 t) pour passer de la vitesse moyenne de traction animale de
    1,3 km/h à 3 km/h et ainsi de rallier Charleroi à Bxl. en 3 jours au lieu de 4 ! En cette fin de 19e s. l’hélice et les moteurs à explosion n’étaient pas encore en usage tels que nous les connaissons aujourd’hui.
  • En 1923 le test d’électrification non rentable est définitivement abandonné pour en revenir…au bon vieux cheval !
  • Après 1925 des tracteurs à chenilles sont mis en service par l’Office de la
    navigation (à Seneffe par ex.)
  • Fin 1919 décision de transformer le projet « 300 t » à 600 t (après 21 années de tergiversations) entre Clabecq et Bruxelles, résolvant en même temps les
    graves problèmes occasionnés par l’écoulement des têtes de crues de la Senne.
    La conception de la nouvelle section à 600 t tablait sur la circulation de cinq types de bateaux : le baquet de Charleroi (70 t) Le bélandre (160 à 280 t) Le bateau wallon ou péniche, waal en flamand (250 à 330 t) Le bateau de Meuse ou
    herna et mignole en bois- le pointu ou spits en fer (300 à 600 t) Et le bateau rhénan ou R.H.K.(600 à 800 t) .

La migration de grosses industries du sud vers le nord, pour ses larges voies navigables, la réalisation du canal Albert entre 1930 et 39, accessible aux 2000 t entre Liège et Anvers, entravent le développement économique du bassin de Charleroi au profit de l’industrie liégeoise.

3 – 1948 – Canal à 1350 t au gabarit européen sur toute sa longueur.
Ce programme, à l’inverse de celui de 1879, est mené à bien en 20 années pour sauver l’industrie charbonnière au sud du pays. Il s’achève avec la mise en service d’un des fleurons du génie civil wallon : le plan incliné de Ronquières.
Ce programme a pour conséquences l’amélioration du réseau routier, l’égouttage des communes riveraines, le redéploiement possible d’industries importantes par corrections topographiques du terrain et mise à disposition de zones industrielles riveraines, création d’espaces verts et relance dans la région de certaines zones jusqu’alors déshéritées.
Le 1er avril 1968 sont officiellement ouverts en même temps à la navigation le plan incliné de
Ronquières et le nouveau canal à 1350 t. Charleroi-Bruxelles. Les poissons font la fête…
Le nouveau canal compte, sur 68 km de développement, 3 écluses sur le versant Sambre,
1 plan incliné à Ronquières et 7 écluses sur le versant Senne. Le tunnel est remplacé par le creusement de la grande tranchée de Godarville.

Le canal est un adducteur d’eau mais aussi un exutoire de crues permettant de lutter contre les inondations des cours d’eau naturels comme la Senne et ses affluents ou sous-affluents en amont. Aujourd’hui, grâce au canal, Bruxelles et Ronquières ne connaissent presque plus d’inondations, tout comme Marchiennes-au-Pont et Dampremy par le Piéton plus en amont.

4 – 1980

  • mise en service du barrage de l’Eau d’Heure pour pallier aux baisses saisonnières du niveau d’eau de la Sambre (l’étiage) et alimenter plus sûrement le canal au bief de partage des eaux.

Caractéristiques du canal Bruxelles-Charleroi

Localisation du canal Bruxelles-Charleroi
CaractéristiquesLongueur 74 km
GabaritClasse IV 1350 t dits chalands rhénans
Altitudesmini : 13,30 m maxi : 120,45 m
Nombre d’écluses10
Hauteurs des chutes d’éclusesmoy : 6,1 m maxi : 14 m
Année d’ouverture1832
GéographieDébut: Bruxelles. Fin: Charleroi.
Traverse Région wallonne, Région flamande, Région de Bruxelles-Capitale
PaysBelgique

Trafic

• 1987 – Tonnage: 1.094.000 T – Qté péniches: 3084
• 1990 – Tonnage: 1.289.000 T – Qté péniches: 3346
• 2000 – Tonnage: 2.100.000 T – Qté péniches: 3471
• 2004 – Tonnage: 3.160.000 T – Qté péniches: 5155
• 2005 – Tonnage: 3.019.000 T – Qté péniches: 4812
• 2006 – Tonnage: 3.143.000 T – Qté péniches: 5215

Notre club Les 3Y se situe sur les berges de ce canal, à la fin du premier tiers de son cours et sur la crête de partage des eaux dit de Bête Refaite entre le bassin Sambre / Meuse et le bassin de l’Escaut au centre sportif ADEPS de la Marlette.